Comme on l’a montré, le début du conte contient généralement le surgissement d’un malheur et le départ du héros. Parfois, c’est le départ qui constitue en lui-même un malheur, comme dans le cas ou la belle-fille orpheline est chassée de la maison. Ce malheur doit être réparé, et cela a généralement lieu grâce a l’obtention d’un moyen magique, ce qui, a vrai dire, prédétermine la fin du conte. Mais ce n’est la qu’un schéma sec et pâle, schéma qui, dans le conte, est revêtu de tous les riches apprêts des détails et des accessoires les plus pittoresques. La richesse du conte n’est pas dans sa composition, mais dans la multiplicité des formes que revêt un seul et même élément de composition. En particulier, il convient de se poser la question suivante : comment le moyen magique se retrouve-t-il entre les mains du héros ?
Dans tout le répertoire du conte, il y a bien des façons pour le héros de se procurer le moyen magique. En-règle générale, cela entraîne l’introduction d’un nouveau personnage, ce qui constitue une nouvelle étape. Ce personnage est le donateur.
Le donateur constitue une catégorie déterminée du conte. La forme classique du donateur est la Yaga. Il faut tout de suite noter que le chercheur n’a pas toujours a tenir compte des désignations fournies par le conte. Souvent, en effet, y sont appelés Yaga des personnages relevant de catégories tout a fait différentes, comme la belle-mère. Par ailleurs, il arrive que telle Yaga typique soit appelée simplement « la vieille », « la grand-mère », « la vieille commère », etc. [...]